GOURNAY Maurice (8 septembre 1885, Outreau ?-8/9 septembre 1943, Le Portel).
Né le 8 septembre 1885 à Outreau, il est le fils de Louis Marie Gournay et de Olive Bourgain. Il est l’époux de Germaine Eugénie Deléglise.
Employé de chemin fer à la compagnie du Nord, Maurice Gournay milite activement au sein du syndicat cheminot CGT de Boulogne-sur-Mer, et ce dès avant la Première Guerre mondiale. Il est choisi comme secrétaire de ce syndicat vers 1910. Elu trésorier de l’Union départementale en 1911, il conserve ce poste lors du congrès de réorganisation tenu à Boulogne, le 8 décembre 1918. A la tête de la liste du parti SFIO, il est élu maire d’Outreau, aux élections de décembre 1919. Il succède à Léon Yeatman-Adam. Il est le premier maire SFIO d’Outreau et du Boulonnais. Il rejoint les rangs communistes dès 1921, ce qui le contraint à abandonner son poste de trésorier de l’Union départementale (UD), sous la pression des majoritaires. Mais en 1923, après un revirement spectaculaire, il réintègre la « vieille maison » et professe par la suite un anticommunisme résolu.
Toutefois, pendant ces quelques années au sein de la SFIC, Ernest Desclève a pris la direction de la section socialiste et celui-ci entend bien le rester. En 1925, c'est Ernest Desclève qui est désigné pour conduire la liste SFIO aux municipales. Maurice Gournay n'apparaît même plus sur la liste socialiste.
Après avoir dirigé la commune pendant six ans, Maurice Gournay quitte la vie politique. Il semble alors qu'il quitte Outreau pour s'installer au Portel.
Maurice Gournay réapparaît durant l'Occupation. Abel Lombard, qui met en place sur le Boulonnais, l'Organisation Civile et Militaire, lui confie la direction de la section OCM d'Outreau-Le Portel. Gournay fait alors un travail de renseignement remarquable. Il appartient à ce qu'il convient d'appeler les FFI (Même si le nom générique est donné en 1944, il est repris dans les FFI morts pour la France sur le monument du Portel).
Mais, Maurice Gournay meurt, rue de l’amiral Courbet, au Portel, sous les bombardements des 8 et 9 septembre 1943. Pour le remplacer à la tête de section OCM d'Outreau - Le Portel, Abel Lombard fait appel à Paul Pruvot.
Il est déclaré Mort pour la France par décision du secrétariat général aux Anciens Combattants et victimes de Guerre, en date du 30 novembre 1945.
Plaque sur le monument aux morts de Le Portel
Plaque sur le monument aux morts de Le Portel
Sources : Arch. Nat ; F7/13611 L’Humanité, 15 décembre 1918 Arch. dép. du PdC M 175 M 2372, M 2506 Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français (sous la direction de J. Maitron), Les Editions ouvrières, tome 30, p. 194.
Sébastien CHOCHOIS, Raymond Splingard (1912-1995), Le Socialisme en action, Mémoire de maîtrise, Université du Littoral Côte d’Opale, 1998
Sébastien CHOCHOIS, La fédération socialiste du Pas-de-Calais durant l’entre-deux-guerres, Mémoire de DEA, Université du Littoral Côte d’Opale, 2004
André-Georges Vasseur, L'espion du nord (biographie d'Abel Lombard), Edtions Dilane, 1978.