Emile Carpentier (1888-1948)
Alfred Henri Carpentier dit "Emile" est né à l'Etoile dans la somme, le 15 septembre 1888.
Emile Carpentier est dès l'entre-deux-guerres une personnalité éminente du syndicat des cheminots (CGT, puis CGT-U). Il est secrétaire de l'Union Locale Départemental des syndicats du Pas-de-Calais et de l'Union Nord des Cheminots.
Il épouse Eléonore Billet (1888-1978)
Il entre au conseil municipal d'Outreau en 1925 (?). Il devient rapidement adjoint au maire. En 1928, il est élu conseiller d'arrondissement, en remplacement d'Ernest Desclève. Quelques années plus tard, il devient Président du Conseil d'arrondissement.
Pendant la Seconde Guerre, il est maintenu par les autorités d'Occupation comme Premier adjoint de la commune. Il fait fonction de maire lorsqu'Ernest Desclève est fait prisonnier. Comme syndicaliste, il "signe" la charte du Travail et préside le COSI (Comité Ouvrier de Secours Immédiat), ce qui lui vaut d'être inquiété à la Libération. Toutefois, le Comité Départemental de Libération le blanchit, pour ses actions de résistance (faux papiers, protection d'Anglais...). Il préside le Comité Local de Libération d'Outreau et devient président de la Délégation spéciale, chargée d'administrer la commune jusqu'au prochaines élections municipales. Il est désigné comme tête de liste pour la SFIO. En 1945, il est élu maire de la commune.
En 1947, Emile Carpentier est réélu maire et peut continuer de s'atteler à l'oeuvre immense de reconstruction d'une ville détruite à 90%. Avec le retour en masse des exilés, le problème de logement se fait de plus en plus aigu. Trois types de logement sont édifiés au coeur de la commune : les demi-lunes, les préfabriqués américains et les logements en parpaings. Par souci de rapidité et d'efficacité, le souhait de la Municipalité, exprimé par l'adjoint aux finances, Raymond Splingard, est de bâtir sur des terres agricoles. La construction de trois cents baraquements dès 1945 ne satisfait guère la population, irritée par la lenteur des travaux. Environ cinquante logements supplémentaires sont construits dans la cité d'urgence du hameau de La Salle pour un million de francs (de l'époque). L'action municipale est complétée par la S.N.C.F qui décide l'édification d'une cité pour ses cheminots, permettant d'accueillir plus d'un millier d'habitants.
Au total, près de 400 logements sont édifiés dont la majorité dans la rue Auguste Comte avec 25 préfabriqués, 50 logements en dur et 80 demi-lunes. Les noms attribués à ces logements doivent symboliser l'espoir et la paix retrouvés : ainsi les dénominations doivent symboliser l'espoir et la paix retrouvés : " Humanité", " Liberté " , " Egalité ", " Fraternité ", "Loyauté" et " Solidarité " sont proposés. De même l'ensemble des constructions provisoires de la plaine du Portel constitue la cité " République ", traversée par les rues de la " Paix " et de la " Concorde ". Il sera attribué à certaines rues les noms de résistants fusillés, tels Firmin Blondeel et Robert Delattre, et de cheminots tués sous les bombardements comme Antoine Minet et Séraphin Leseux.
La réfection des écoles est également un des principaux soucis d'Emile Carpentier et de son équipe. L'école Paul Bert est entièrement restaurée et plusieurs constructions nouvelles sont projetées. ( Archives Municipales, dossiers relatifs aux destructions, reconstructions, rénovations, et réhabilitation des écoles depuis 1945). Les Bains-douches sont rouverts en juin 1946 mais leur fontionnement est restreint par le rationnement de l'eau et du savon.
Emile Carpentier meurt le 9 mai 1948. Ses funérailles donnent lieu à de grandes cérémonies. Nombreuses seront les grandes figures du mouvement ouvrier de la région à lui rendre un dernier hommage.
René Mathou lui succède à la tête de la commune
Son épouse est élue au conseil municipal, lors de l'élection partielle de 1948, qui remplace le conseiller municipal manquant.